Le projet participatif de création d’exposition porté par le réseau des musées d’Amazonie
Le musée des Cultures guyanaises, le musée Alexandre-Franconie et le centre de ressources Kaleda se sont associés en 2016 autour d’un projet d’exposition collaborative, faisant intervenir des adultes dits “éloignés de la culture” en provenance de quatre communes guyanaises. L’objectif était triple : proposer une formation axée sur le patrimoine à un groupe d’adultes, co-construire un projet d’exposition et bénéficier des savoirs des membres du groupe sur les thèmes suivants :
- Cuisiner / recevoir
- S’apprêter / se vêtir
- Se divertir

Chacun des participants a pu rapporter un ou plusieurs objets de son quotidien. Tous ces objets ont ensuite été catalogués et inventoriés dans la langue maternelle des participants et en français.Il leur a été proposé de documenter plus largement ces collections via les techniques de leurs choix (recherches documentaires, installations d’objets, écrits personnels, enregistrements sonores, interviews de spécialistes…), apportant une approche sensible et participative à la production de données documentaires en lien avec les objets collectés.
Pour aller plus loin : Consulter le catalogue en ligne des collections de musées d’Amazonie, dédié aux collections d’ethnographie des cultures amérindiennes et bushinenge conservées dans les trois musées partenaires. D’autres collections rejoindront prochainement le portail.
Le travail de recherche sur les techniques de construction de marionnettes porté par le Pôle recherche de l’Institut international de la marionnettes : entre entretiens, observations participantes et jeux

Le pôle recherche et innovation de l’Institut international de la marionnette (IIM), dirigé par Raphaèle Fleury, porte de nombreux projets : entretien et développement du Portail des arts de la marionnette, projet de thésaurus, constitution d’une matériauthèque entre autres. Parmi les projets portés, un axe important a été développé autour la recherche sur les terminologies et définitions concernant les mots employés par les constructeurs eux-mêmes.

Ce projet a fait intervenir Noémie Géron et Stéphane Riou dans la constitution et le suivi de modes de collecte participatifs et créatifs. Des entretiens de constructeurs ont pu être réalisés pendant le festival mondial des arts de la marionnette de Charleville-Mézières, qui ont été par la suite complété par des sessions d’observations participantes en atelier de constructeurs. Les étudiants de l’École nationale supérieure des arts de la marionnette (ESNAM) ont également été mis à contribution par des exercices leur proposant de nommer matériaux et types de marionnettes. Mais ce n’est pas tout ! Des petits jeux ont été proposés à un public plus large, via les réseaux sociaux et en présentiel : dont notamment MarioNames (librement inspiré de CodeName), un serious game développé par le linguiste Stéphane Riou, proposant de jouer sur des associations d’idées concernant le vocabulaire des arts de la marionnette.

Pour aller plus loin : Découvrez le blog de la Chaire ICiMa – Chaire d’Innovation Cirque et marionnette proposant de nombreux articles sur leurs travaux de recherche en cours. Et si vous souhaitez découvrir toute l’étendue et la richesse du patrimoine des arts de la marionnette, il y a le Portail des arts de la marionnette, un projet d’envergure regroupant les collections de 27 partenaires.
Le spectacle “Camarades” de la Compagnie Les Maladroits : croisement de récits autour de Mai 68
La Compagnie Les Maladroits propose un triptyque théâtral autour de la mémoire :
- Frères, qui ouvre le bal avec le récit d’Angel en pleine guerre d’Espagne (2016).
- Camarades, qui nous plonge dans l’atmosphère survoltée de Mai 68 avec le portrait cette fois d’une certaine Colette (2018).
- Et enfin Joueurs, un dialogue porté par deux comédiens qui tenteront de résoudre le conflit Israélo-palestinien (2021).
Dans les spectacles des Maladroits, mémoire intime, souvenirs fragmentés et revus, histoire collective se croisent. Tout cela dans un rythme effréné, chorégraphié où les objets vont et viennent, construisant et déconstruisant tour à tour l’espace.

Le spectacle Camarades a particulièrement attiré mon attention car il débute par une collecte de témoignages auprès des spectateurs. Les lumières sont encore allumées, les spectateurs s’assoient progressivement. Les comédiens sont dispatchés aux quatre coins de la salle, venant prendre à partie un spectateur, puis un autre : “Et vous, ça vous évoque quoi Mai 68 ?”
“Liberté ! “ “Les barricades “ “ Il est interdit d’interdire ! “
Les slogans fusent dans la salle. Les mots sont écrits. Une belle idée pour collecter cette fameuse “mémoire intime” si difficile à saisir.

Pour aller plus loin : Découvrez la Web-série “Entre les mains”, développée par le Mouffetard – Théâtre des arts de la marionnette, et leur interview pêchue des Maladroits sur le spectacle Camarades.